Carnet de route

Le Mont Blanc ( version Florent)
Le 28/07/2018 par Florent
Il y a quelques mois, Matthieu me propose, à la suite du stage d’initiateur alpi, de « faire » le Mont Blanc. Il me propose la voie des 3 Monts, je propose la voie des papes, italienne, et plus sauvage.
Séb – et un compagnon de cordée - se rajoute à l’histoire et valide mon choix. On réserve donc à Gonela ( ON : surtout Matthieu et Séb qui ont tout géré, je me suis laissé faire), ON se renseigne sur les conditions, l’itinéraire, ON gère la logitique, etc.…
La semaine de stage se déroule, on est plutôt confiant, puis, il neige…. C’est con la neige, à la montagne, l’été, surtout 30 à 40 cm…. On revoit les plans, on est obligé de décaler, d'annuler Gonela. Séb et son compagnon de cordée annulent, et il nous reste un plan B ou et un plan C….
On a deux jours pour se décider. On discute, on jauge, on se fait des plans . On annule, puis… La météo revient au beau, les conditions ont l’air bonnes. Matthieu se dit que c’est l’occasion ou jamais, tous les voyants sont au vert. Mon enthousiasme est sûrement moins marqué que le sien, mais, VAMOS ! LA vie est folle, profitons en !
On prend donc la benne, le lundi matin, pour monter à l’Aiguille du Midi, et on a pour objectif de buller toute l’après midi. On essaye de dormir, de réfléchir, on joue aux cartes ( je me suis pris une branlée à la bataille) Matthieu boit une bière ( pour un coup j’ai résisté) et se prend des gros vents à chaque fois qu’il demande des infos à la gardienne du refuge.
On se couche tôt. Il y a ceux qui arrivent à dormir et ceux qui vont dormir 1/4 d’heure ! Réveil à 0h30, Vache qui rit et petit déj copieux, puis départ, à la lumière de la frontale. C’est en fait une colonie de frontales qui suit le même itinéraire, la voie des 3 monts, (Tacul, Maudit et Mont Blanc), on est dans les premiers à avoir quitté le refuge.
Je suis second, Matthieu passe devant et trace la route : passage de Rimaye avec échelle, corde fixe, passage en glace un peu délicat, il gère tout ça comme un chef.
Et panne sèche à 4500m. Plus de jus, il ne peut plus avancer. Je prend la relève et l’amène à 10m du sommet. Il finira devant, c’est un peu son projet !
Au sommet, on se retrouve comme des cons à chialer – chacun ses raisons – mais l’émotion est là ! Accolades fraternelles. Photos souvenirs, comme des touristes, et on prend un peu de temps pour admirer la beauté du monde, et chercher ce qu’on espère, au loin dans les nuages.
Puis la redescente. Ça nous fait peur, on connaît les passages difficiles, et on sait qu’on n’a fait que la moitié du boulot…. En plus l’orage arrive. On fait vite.
On arrive rincés au refuge – pour récupérer du matériel-, secs! Mais on n’a pas encore fini. Ça fait 11 h qu’on est parti. Reste la terrible traversée et remontée jusqu’à l’Aiguille du Midi. Rester concentrer, ne pas tomber. Matthieu retrouve ses forces de leader.
14h à l’Aiguille du Midi, avant l’orage. On prend la première benne. Retour à la civilisation, on doit puer la transpiration, on répond aux questions des gamins - le paralpinisme, c'est top!- , on essaye de tuer personne avec nos piolets...
La suite, une pinte à la santé de chaque Mont, et une pinte à notre périple et un verre de rouge pour la pizza. Le corps est définitivement plein de ressource ! Dodo à 22h, on n’aura même pas pris le bus de nuit à Cham….
Plus qu'un simple défi sportif, une véritable aventure humaine...
Merci pour l’aventure, Camarade! Heureux d'avoir partagé ça avec toi!
Florent.